Famille Chrétienne : recension de « Jésus Christ, un Dieu scandaleux »

Jésus Christ, un Dieu scandaleux par Georgette Blaquière, préface d’Anne-Marie Pelletier, EDB, 88 p., 8 €. On ne méditera jamais assez le mystère de la Passion et de la Résurrection du Christ. Mais …

Cela fait des années qu’il n’a pas mis les pieds dans le 19e arrondissement de Paris. « Ça a changé », lance Laurent Gay le jour de notre rendez-vous. Né en 1964 dans le nord de la capitale, entre la porte de la Chapelle et celle d’Aubervilliers, dans le 18e arrondissement, c’est aussi dans le 19e qu’il a passé une partie de sa jeunesse cabossée. « Mes parents n’étaient pas particulièrement mauvais, simplement ils n’avaient pas beaucoup d’affect à l’époque. Mon père était plutôt rigide, ma mère était une mère poule. Mais on se parlait peu en famille », confie-t-il.

Enfant introverti, tout et tout le monde lui faisait peur. « J’avais un trouble de l’apprentissage, j’étais complètement perdu. Je n’étais pas un garçon hyper épanoui. À l’école, j’étais le bouc émissaire des garçons plus âgés, qui étaient dans ma classe. Ils me violaient, et moi, je ne disais rien. J’avais peur d’aller à l’école, jusqu’au jour où j’ai commencé à me battre à mon tour. C’est là que j’ai découvert une certaine force obscure en moi ». C’est ainsi que rapidement, il a fait partie des petites « racailles » du quartier. « J’avais l’impression d’exister avec ces garçons, moi qui n’avais pas de copains jusqu’ici », se souvient-il.

Ainsi, par la force des choses et de son entourage, il a commencé à mener une vie de voyou : premier joint fumé à 12 ans, premier shoot à l’héroïne deux ans après. Comme il l’explique, à l’époque, les toxicomanes n’avaient pas la même image qu’aujourd’hui. « Quand on prenait de la came, on était un bad boy, on avait l’impression d’être au-dessus des autres. Il n’y avait pas encore le sida. Aujourd’hui, on voit très bien ce qu’est le crack. Les gens sont vus comme des clochards. » Si au début, il a décidé de prendre de la drogue pour faire comme les autres, par la suite, elle lui permettait de fuir sa réalité. Une réalité qui s’est assombrie avec le départ de son frère aîné de la maison. « On a six ans d’écart. C’est quand il est parti de la maison, à ses 18 ans.

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